La CMMTQ voit le jour le 10 mars 1949

La Loi des entrepreneurs en plomberie et chauffage de la province de Québec a été adoptée le 10 mars 1949. Elle donne naissance à la Corporation des entrepreneurs en plomberie et chauffage de la province de Québec qui deviendra plus tard la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec.

Cette réalisation est le fruit d’un long travail. La section des maîtres-plombiers de l’Association des marchands détaillants de Montréal, l’une des 32 professions de commerce représentées au sein de ce regroupement, demande la création d’une corporation et d’un code de plomberie le 23 janvier 1939. À cette époque, seuls les plombiers vendaient les appareils au public.

Cette demande sera renouvelée à quelques reprises pendant les années suivantes. Les entrepreneurs en plomberie et chauffage veulent être reconnus à titre de professionnels. À ce sujet, La Presse indique dans son édition du 5 février 1949 que les entrepreneurs en plomberie et chauffage « veulent se grouper en corporation. […] La nouvelle corporation propose "d’augmenter la compétence et l’habileté de ses membres en vue d’assurer au public une plus grande sécurité et une meilleure protection au point de vue hygiène et santé. Elle veut aussi réglementer leur discipline et leur conduite dans le métier; faciliter et encourager leurs études; leur permettre de discuter des questions les intéressant; définir d’une façon plus précise les qualités requises pour devenir entrepreneur en plomberie et chauffage, ainsi que les obligations et responsabilités de ce métier, enfin de rendre en général à ses membres tous les services dont ils peuvent avoir besoin". »

Le 4 mars 1949, La Presse publie un article intitulé Bill des plombiers approuvé à Québec. « Le comité des bills privés vient d’approuver le projet de loi des entrepreneurs en plomberie et chauffage, avec quelques amendements. […] Me Ubald Désilets, qui pilotait le projet de loi, a déclaré que ce bill est proposé dans l’intérêt du métier et dans celui du public. "L’âge du poêle à deux ponts est révolu, dit-il. Le chauffage est devenu un art, tellement il est amélioré. Les systèmes de chauffage sont compliqués et leur perfectionnement demande que ceux qui les installent soient compétents. Le public a besoin d’une corporation qui les aidera à être plus compétents. La santé et la sécurité du public sont directement mises en cause". »


Véritable tour de force

Le fait qu’il s’agit d’un projet de loi privé est sans contredit l’un des aspects particuliers de cette démarche. Celui-ci a été déposé par J.-D. Savard, Donat Delisle, Adélard Laberge, Arthur Vézina, J.-B. Dugas, Jules Dorion, F.-X. Parizeault, Alfred Pelletier, R.-W. Smith, John Colford, Guy Saint-Laurent, Norman Forrester, J.-W. Jetté, Henri Hudon, Azarias Germain, Fred. Poliquin, J.-A. Richard, Jos. Labrecque, Robert Côté, Henri Royer, Ludger Harvey, Rolland-O. Levesque, Adelme Vignola, Philippe Lacroix, Patrick Vigneault, René-O. Binette, Gérard Frank et A. Groleau, tous des entrepreneurs en plomberie et chauffage. Le bill indique qu’ils « ont, par leur pétition, représenté que la création d’une corporation […] serait à propos et avantageuse pour ces derniers et pour le public en général. »

L’intégration de l’aspect protection du public dans leur demande n’est pas étrangère à leur réussite. Ils ont fait référence à de nombreux règlements sur l’hygiène et à des lois, comme la Loi de l’hygiène publique du Québec et la Loi de la préservation de l’enfance contre la tuberculose, qui « contiennent des dispositions relatives à l’exercice du métier d’entrepreneur en plomberie et chauffage », lesquelles affectent directement la sécurité et la santé publiques.

Ils se sont également appuyés sur la Loi concernant les mécaniciens en tuyauterie, qui prévoit « une certaine réglementation et un certain contrôle de l’exercice du métier d’entrepreneur en plomberie et chauffage », depuis son adoption en 1941 par le gouvernement de la province.

Le projet de loi indique que seuls les membres de la Corporation peuvent utiliser le titre de « maître plombier licencié » et mettre les initiales « M.P.L. » après leur nom.

Les 1013 entrepreneurs plombiers licenciés de l’époque ont un an pour adhérer à la Corporation. Pour la première fois en Amérique, une corporation à titre réservé et à exercice exclusif était instituée pour des entrepreneurs de construction.

En 1940, J.D. Savard devient le président de la section des maîtres-plombiers de l’Association des marchands détaillants. Il sera le premier président de la CMMTQ. Il publie une « annonce » dans Le Canada Français en mai 1937.