Quel avenir pour la CMMTQ?

Ce printemps, au moment où la CMMTQ lançait les festivités entourant son 75e anniversaire, elle dévoilait également son plan stratégique pour les années 2024 à 2027. Cet exercice a permis à la Corporation de se projeter dans l’avenir, de prendre le pouls des membres et de connaître leur avis au sujet des grands enjeux.

Ce plan stratégique se décline en cinq grandes orientations. Quatre d’entre elles concernent directement les dossiers politiques de l’organisation.

Au sujet de la qualification professionnelle, de la formation et de l’inspection :
Soutenir les membres dans le développement de leurs compétences

En matière d’environnement et de développement durable :
Harmoniser nos actions pour un futur durable

En ce qui concerne l’efficience et la conformité :
Faire mieux pour nos membres et l’équipe, au bénéfice du public

Dans le domaine des assurances, des représentations et des dossiers de l’industrie :
Représenter nos membres sur les enjeux qui leur sont chers

En plus de déterminer les orientations stratégiques qui la guideront au cours des prochaines années, la CMMTQ en a profité pour préciser sa mission, qui se lit dorénavant comme suit : La CMMTQ veille à ce que ses membres maintiennent les plus hauts standards de compétence afin d’assurer une meilleure protection du public. Elle assume la qualification des entrepreneurs en plomberie et chauffage et encadre leur conduite professionnelle.

Quand on questionne Steve Boulanger, directeur général de la CMMTQ, sur sa vision de la direction que prendra l’organisation au cours des 10 prochaines années, il résume sa pensée en 3 idées maîtresses : compétence, qualité et collaboration.


Compétence

« Nous voulons des membres plus compétents, toujours plus compétents. La formation continue obligatoire constitue une belle avancée, mais nous désirons également mettre en place une formation initiale obligatoire. C’est au cœur de notre engagement. Renforcer la compétence de nos membres en vue de protéger le public, c’est notre mission première », affirme Steve Boulanger.

Grâce au nouvel examen de plomberie, mis en place au début de l’année, la CMMTQ s’est dotée d’un modèle de mesure des compétences mieux adapté au monde d’aujourd’hui. Et tous les autres examens seront similaires. « On veut que les candidats se préparent en amont, qu’ils acquièrent des connaissances et certaines compétences avant de se présenter à nos examens. Nous allons évidemment les accompagner en leur offrant des formations préalables. En fait, au moment où ils obtiennent leur licence, nous considérons que les candidats doivent posséder les compétences essentielles minimales d’un entrepreneur. Une fois cette première étape franchie, il faut les faire progresser, ce qui est précisément l’objectif de la formation continue obligatoire », déclare Steve Boulanger.

En parallèle, le développement durable aura une place prépondérante au sein de la Corporation. « Depuis deux ans, le nombre de formations liées au développement durable se multiplie : LEED, gestion lean, récupération des eaux et de la chaleur, nouveaux réfrigérants, etc. La mécanique du bâtiment est au cœur de la décarbonation, de l’économie d’énergie et du développement durable. Nous avons très certainement un rôle à jouer quant à l’efficacité et à la résilience des systèmes. Nous souhaitons accompagner nos membres de manière à ce qu’ils puissent répondre aux exigences énergétiques et climatiques d’aujourd’hui et de demain », indique-t-il.


Qualité

La CMMTQ espère que cette compétence renouvelée de ses membres rehaussera la qualité des travaux. En ce sens, elle milite depuis plusieurs années en faveur de l’intensification et de l’amélioration des activités d’inspection. C’est d’ailleurs ce que le ministre du Travail, Jean Boulet, a récemment annoncé en déposant le projet de loi no 76, Loi visant principalement à accroître la qualité de la construction et la sécurité du public. « Je ne connais pas encore la nature exacte de son implication, mais la Corporation est appelée à jouer un plus grand rôle en inspection et en qualité de travaux, ce qui relève en partie de la compétence. Nous allons bien entendu accompagner tout entrepreneur qui ne réaliserait pas des travaux de qualité. À défaut de corriger le tir, il pourrait y avoir une incidence sur sa licence et sur son droit de pratique », précise Steve Boulanger.

Par ailleurs, la CMMTQ croit qu’un rehaussement de la qualité des travaux protégera mieux le public, réduira le nombre de dégâts d’eau, et ainsi stabilisera les primes d’assurance en responsabilité civile, ce qui profitera ultimement à ses membres. « Les inspections à des étapes charnières, les plans de surveillance de chantier et les programmes de contrôle de la qualité sont autant de projets auxquels planche la Corporation et qui contribueront à augmenter la qualité des installations », soutient-il.


Collaboration

La collaboration entre les différents intervenants de la construction doit devenir un incontournable pour faire mieux. « Quand les gens collaborent pleinement à un projet, quand le maître d’ouvrage définit clairement ses besoins et dispose d’un budget réaliste, quand les professionnels travaillent en amont avec les entrepreneurs, quand chacun prend la responsabilité qui lui revient et que tous discutent ouvertement tout au long de l’avancement des travaux, les résultats sont meilleurs. En adoptant récemment le projet de loi no 621, le gouvernement va dans ce sens et ouvre la voie à des projets appelant à une véritable collaboration. Il faut rétablir la confiance dans notre industrie en misant sur une véritable collaboration qui permettra d’offrir des infrastructures de qualité. Pour y parvenir, la compétence de tous ceux qui sont impliqués dans un projet est essentielle, d’où notre contribution à cet égard. C’est un cercle vertueux! », souligne-t-il.

Enfin, selon Steve Boulanger, l’avenir de la Corporation est intimement lié à sa pertinence. « C’est l’objectif que je nous fixe : demeurer pertinents. Évidemment pour nos membres, mais aussi pour les autorités, pour nos partenaires de l’industrie, et ce, au bénéfice du public », termine-t-il.

NDLR : Loi visant principalement à diversifier les stratégies d’acquisition des organismes publics et à leur offrir davantage d’agilité dans la réalisation de leurs projets d’infrastructure