Fiches Bonnes pratiques Retour Date de publication : 1 décembre 2019
Tel qu’indiqué dans la fiche Bonnes pratiques PL-44 Teneur en plomb des robinets et accessoires de robinetterie, les robinets et accessoires de robinetterie destinés à la distribution d’eau potable pour consommation humaine doivent être « sans plomb »1 pour pouvoir être installés dans un réseau de distribution d’eau potable visé par le chapitre III, Plomberie du Code de construction du Québec.
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Note : Une partie de l’information contenue dans cette fiche Bonnes pratiques provient du document Recommended Practice for Soldering of No-Lead Copper Alloys publié par la Canadian Copper & Brass Development Association et la Copper Development Association. Ce document a été adapté avec l’accord de ces deux organismes.
Les alliages de cuivre (laiton, bronze) sans plomb utilisés pour répondre à cette exigence peuvent contenir différents matériaux pour remplacer le plomb, comme de la silicone ou du bismuth.
Les raccords (robinet, accessoire, etc.) sans plomb peuvent s’avérer plus difficiles à souder que les raccords en laiton ou en bronze qui contiennent du plomb. Cette difficulté accrue est principalement causée par la conductivité thermique plus faible de certains alliages de cuivre sans plomb (plus particulièrement ceux qui contiennent de la silicone pour remplacer le plomb). C’est-à-dire que la chaleur prend plus de temps à se propager dans ces alliages. Par conséquent, il faut les chauffer plus longtemps pour atteindre la température nécessaire au soudage.
Pour cette raison, il faut éviter de chauffer le joint à souder en appliquant la flamme en un seul point du raccord. Cette pratique, particulièrement lorsqu’elle est utilisée avec un raccord sans plomb, ne permet pas aux différentes composantes du joint (tube, raccord, espace capillaire et métal d’apport) d’atteindre la température nécessaire à l’obtention d’une soudure de qualité.
Le chapitre III, Plomberie du Code de construction du Québec exige que les joints soudés soient réalisés conformément à la norme ASTM B828 Making Capillary Joints by Soldering of Copper and Copper Alloy Tube and Fittings (voir l’article 2.3.2.4. du chapitre III, Plomberie). Cette exigence est applicable, peu importe que les raccords à souder soient avec ou sans plomb.
Le chapitre III contient aussi des exigences concernant le flux et le métal d’apport à utiliser (voir l’article 2.2.9.2.). Premièrement, dans un réseau d’alimentation en eau potable, il faut utiliser un flux et un métal d’apport dont la teneur en plomb ne dépasse pas 0,2 %. Ensuite, le métal d’apport doit être conforme à la norme ASTM B32 Solder Metal. Finalement, le flux utilisé doit être conforme à la norme ASTM B813 Liquid and Paste Fluxes for Soldering of Copper and Copper Alloy Tube.
La norme ASTM B828 référée par le chapitre III, Plomberie contient toutes les étapes nécessaires à l’obtention d’un joint soudé de qualité entre un tube en cuivre et un raccord, qu’il soit avec ou sans plomb. Il faut toutefois s’assurer de réaliser chaque étape avec soin, sans utiliser de raccourci.
Voici un résumé des principales étapes nécessaires à l’obtention d’un joint soudé entre un raccord et un tube en cuivre2.
Tel qu’indiqué précédemment, les alliages de cuivre sans plomb (et plus particulièrement ceux qui contiennent de la silicone) possèdent une conductivité thermique moins élevée et laissent moins de place à l’erreur que ceux qui contiennent du plomb. Il est donc important d’accorder une attention particulière au processus de chauffage (étapes 6 et 7 ci-dessus) lors du soudage de raccords sans plomb.
Il est aussi important de noter que le joint est un assemblage composé de quatre composantes distinctes :
Pour obtenir un joint de qualité, chaque composante doit être élevée et maintenue à la température de fusion du métal d’apport pour que celui-ci puisse remplir complètement l’espace capillaire et adhérer aux parois du tube et du raccord. Le processus de chauffage doit donc être réalisé de manière à obtenir ce résultat.
Tel qu’indiqué précédemment, il faut éviter de chauffer le joint seulement par l’entremise du raccord. Cette façon de faire est particulièrement inefficace avec des raccords sans plomb, à cause de leur faible conductivité thermique3. Par conséquent, lorsque la flamme du chalumeau est appliquée uniquement sur le raccord, la chaleur peine à se rendre au tube en cuivre et à l’élever à une température satisfaisante (le raccord et l’espace capillaire jouent le rôle d’isolant thermique pour le tube).
Ceci peut mener à l’une des problématiques suivantes :
Pour éviter ces problèmes, il est essentiel de préchauffer le tube en cuivre avant le raccord. Ceci permet d’obtenir une température uniforme à chaque composante du joint.
Pour préchauffer le tube, il est recommandé que la flamme du chalumeau soit perpendiculaire au tube et soit appliquée à une distance du raccord équivalente à la longueur du tube qui pénètre dans le raccord (voir schéma 2).
Le tube en cuivre ayant une conductivité thermique élevée, la chaleur est transmise rapidement à la surface du tube qui se trouve à l’intérieur du raccord (surface à souder du tube) et permet même de commencer à réchauffer la surface à souder du raccord. Le tube devrait être chauffé jusqu’à ce que le flux à la circonférence du joint devienne actif (le flux commence à « nettoyer » les surfaces du tube et du raccord). Une fois cette étape terminée, la flamme peut être déplacée sur le raccord.
Depuis le 1er juillet 2008, le flux d’avivage doit obligatoirement répondre à la norme de certification ASTM B813, tel que spécifié à l’article 2.2.9.2. 3) du chapitre III, Plomberie : « Les flux de joints soudés doivent être conformes à la norme ASTM B813, Liquid and Paste Fluxes for Soldering of Copper and Copper Alloy Tube. Cependant, certains distributeurs proposent encore des pâtes (flux d’avivage) ne portant pas cette homologation ou qui affichent une autre certification (ex. : NSF 61).
Des études démontrent que les flux non-homologués ASTM, à base de pétrole, peuvent augmenter les risques de corrosion du tuyau, et ce, plusieurs années après la réalisation de la soudure. Évidemment, cela peut rendre la tuyauterie défaillante, mais aussi augmenter la concentration de cuivre dans l’eau potable à des taux supérieurs aux normes recommandées.
Pour chauffer le raccord, il est recommandé de diriger la flamme de la base du raccord vers le tube (voir schéma 3). Ceci permet de concentrer l’essentiel de la chaleur sur le raccord tout en maintenant la température du tube qui a été chauffé préalablement. Il est aussi essentiel de déplacer la flamme tranquillement autour du joint afin d’obtenir une température uniforme sur toute sa circonférence. Le préchauffage est terminé lorsque le métal d’apport fond au contact du joint.
Comme pour le préchauffage, il faut éviter d’appliquer la chaleur en un seul point du raccord. La température doit être maintenue dans chaque élément du joint lors de cette étape, afin d’éviter les résultats problématiques énumérés précédemment.
Pour un joint à l’horizontale, il est recommandé de déplacer la flamme à la base du raccord et la décaler légèrement par rapport à la partie inférieure du joint (ex. : à 5 heures). Le métal d’apport est alors appliqué sur le joint, jusqu’à ce qu’il remplisse complètement l’espace capillaire à cet endroit. Il faut ensuite se déplacer lentement vers le dessous du joint et répéter cette même étape (remplir l’espace capillaire avec le métal d’apport fondu) jusqu’au-dessus du joint, en passant par le côté opposé (ex. : de 5 à 12 heures dans le sens horaire); et en gardant la flamme toujours un peu en avant de la position où le métal d’apport est appliqué.
Puis, en repartant du point de départ (le métal d’apport devrait déjà avoir commencé à se solidifier à cet endroit), il faut répéter le même processus dans le sens contraire (ex. : de 5 à 12 heures dans le sens antihoraire) pour remplir la partie restante du joint. De cette manière, l’espace capillaire est rempli de métal d’apport sur toute la circonférence du joint.
La procédure est sensiblement la même pour un joint à la verticale, mais le point de départ n’a pas d’importance.
Il est aussi recommandé de contrôler la distance entre la flamme et le joint de manière à maintenir sa température sans toutefois le surchauffer. Ceci permet de faire fondre le métal d’apport sans trop le liquéfier, afin qu’il conserve un état légèrement pâteux.
Le joint soudé doit ensuite être refroidi lentement et naturellement (à l’air libre). Il est important de ne pas le refroidir brusquement (éviter l’eau, le trempage, etc.). Si le processus de chauffage a été réalisé adéquatement, c’est-à-dire sans chauffer le raccord de manière excessive, alors le métal d’apport se solidifiera et refroidira le joint assez rapidement après le retrait de la flamme.
La procédure établie par la norme ASTM B828 permet de réaliser un joint soudé de qualité, peu importe que le raccord soit avec ou sans plomb. Certains alliages de cuivre sans plomb ont toutefois une conductivité thermique plus faible. Il faut donc accorder une attention particulière au processus de chauffage et éviter de prendre des raccourcis.
Références
ASTM B828 Standard Practice for Making Capillary Joints by Soldering of Copper and Copper Alloy Tube and Fittings; ASTM International.
Chapitre III, Plomberie du Code de construction du Québec, et Code national de la plomberie – Canada 2010 (modifié); Conseil national de recherches du Canada.
Recommended Practice for Soldering of No-Lead Copper Alloys; Copper Development Association Inc.
1 - Teneur en plomb d’au plus 0,25 % pour la surface en contact avec l’eau.
2 - Se référer à la norme ASTM B828 pour plus de détails.
3 - À titre comparatif, un alliage de cuivre sans plomb qui contient de la silicone présente un cœfficient de conductivité thermique environ 10 fois moins élevé qu’un tube en cuivre; et environ 2 à 3 fois moins élevé qu’un alliage de cuivre qui contient du plomb.
Lors d’une consultation postérieure à la date de sa publication, il vous revient de vérifier si la présente fiche a été mise à jour, remplacée ou annulée. Cette fiche explicative ne remplace pas, en tout ou en partie, la réglementation en vigueur, soit le Code de construction du Québec. Toute reproduction est interdite sans l’autorisation de la CMMTQ.
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