L’article 2.2.5.10. 2) du chapitre III, Plomberie du CCQ stipule qu’il faut respecter les obligations en matière de sécurité incendie du chapitre I, Bâtiment du CCQ. Ce dernier a des exigences plus restrictives quant au type de tuyauterie à installer dans un bâtiment de construction incombustible et dans un bâtiment de grande hauteur (BGH), que dans un bâtiment de construction combustible. Cette fiche technique propose une méthode non exhaustive pour déterminer le type de tuyauterie à installer, à partir du Tableau 1, Détermination de l’incombustibilité des bâtiments pour le choix de la tuyauterie en plomberie, réalisé conjointement à l’origine par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) et la CMMTQ. Ce Tableau résume les 90 articles de la sous-section 3.2.2. du chapitre I, Bâtiment permettant de déterminer si un bâtiment doit être de construction incombustible ou non.
Exigences du chapitre I, Bâtiment du CCQ
IMPORTANT : Cette fiche donne les grandes lignes de l’application du chapitre I, Bâtiment concernant l’incombustibilité des bâtiments pour le choix de la tuyauterie. Des projets peuvent, selon certains critères, se prévaloir d’exigences moindres que celles énoncées dans cette fiche. Dans ces cas, consultez l’architecte du projet.
L’article 3.1.5.19. 1) du chapitre I, Bâtiment stipule les exigences du type de tuyauterie permis dans un bâtiment de construction incombustible et dans un BGH :
« 3.1.5.19. Tuyaux et tubes combustibles
- Sous réserve de l’alinéa 3.1.5.2. 1)d) et des paragraphes 2) et 3), les tuyaux, tubes, raccords et adhésifs combustibles sont autorisés dans un bâtiment pour lequel une construction incombustible est exigée, pourvu qu’ils aient, s’ils ne sont pas situés dans le vide de construction d’un mur ou noyés dans une dalle en béton :
- un indice de propagation de la flamme (IPF) d’au plus 25; et
- dans le cas d’un BGH (visé par la sous-section 3.2.6.), un indice de dégagement des fumées (IDF) d’au plus 50. »
Pour qu’une tuyauterie combustible soit autorisée dans un bâtiment de construction incombustible ou un BGH (voir encadré), ses IPF et IDF établis selon la norme CAN/ULC-S102.2, Caractéristiques de combustion superficielle des revêtements de sol et des divers matériaux et assemblages, doivent être confirmés auprès du fabricant.
Bâtiment de grande hauteur (BGH)
Aux fins de compréhension de l’article 3.1.5.19. 1)b) (voir ci-contre), un bâtiment de grande hauteur est visé par la sous-section 3.2.6. du chapitre I et les conditions suivantes s’y appliquent :
a) abritant un usage principal du groupe A, D, E ou F et qui mesure :
i) plus de 36 m de hauteur entre le niveau moyen du sol et le plancher du dernier étage; ou
ii) plus de 18 m de hauteur entre le niveau moyen du sol et le plancher du dernier étage et dont le nombre de personnes cumulatif ou total à l’intérieur ou au-dessus de tout étage au-dessus du niveau moyen du sol, autre que le premier étage, divisé par 1,8 fois la largeur en mètres de tous les escaliers d’issue situés sur cet étage, dépasse 300;
b) abritant un usage principal du groupe B dont le plancher du dernier étage est situé à plus de 18 m au-dessus du niveau moyen du sol;
c) abritant une aire de plancher, ou une partie d’aire de plancher, située au-dessus du troisième étage et destinée à un usage du groupe B, division 2 ou 3; ou
d) abritant un usage principal du groupe C dont l’un des planchers est à plus de 18 m au-dessus du niveau moyen du sol.1
1 18 m au-dessus du niveau moyen du sol représente environ 7 étages de hauteur standard. S’assurer avec l’architecte de la hauteur du plancher le plus élevé à partir du niveau moyen du sol, car certains tentent de ne pas excéder 18 m afin d’éviter de se plier aux exigences complexes d’un bâtiment de grande hauteur.
Consulter la fiche Bonnes pratiques BA-2, Détermination d’un bâtiment de grande hauteur, pour faciliter la compréhension de cette sous-section du chapitre I.
Détermination du type de construction exigé
Certaines données sont nécessaires pour déterminer le type de tuyauterie pouvant être installé dans un bâtiment à l’aide du Tableau 1. Si l’entrepreneur en plomberie ne dispose pas de l’un ou de l’autre de ces renseignements, il doit les obtenir de l’architecte, de l’ingénieur ou de l’entrepreneur général du projet. Si ces professionnels ne sont pas en mesure de confirmer ces valeurs, l’entrepreneur devra alors utiliser des données plus restrictives du tableau.
Données nécessaires à l’utilisation du Tableau 1
1- Usage(s) du bâtiment
Un bâtiment peut servir à plus d’un usage. Par exemple, un bâtiment de condominiums peut avoir un dépanneur, un gymnase ou autre au rez-de-chaussée. L’entrepreneur doit tenir compte de tous les usages du bâtiment pour déterminer son incombustibilité. Des exemples d’usages tirés de l’annexe A-3.1.2.1. 1) du chapitre I, Bâtiment sont donnés dans la deuxième colonne du Tableau 1. L’exercice de détermination de l’incombustibilité doit être fait pour chacun des usages comme s’il occupait le bâtiment en entier. En fin de compte, l’usage le plus restrictif est celui qui doit être considéré pour déterminer le type de construction du bâtiment.
2- Degré de résistance au feu (DRF)
Dans la mesure du possible, il faut obtenir de l’architecte ou de l’ingénieur du projet le DRF des planchers, des mezzanines, des toits et des éléments porteurs du bâtiment. La valeur la plus restrictive doit être retenue. Advenant que le bâtiment soit existant ou qu’il est impossible d’obtenir avec certitude les DRF, la valeur la moins élevée doit être prise en compte dans le Tableau 1 (la première ligne de chaque usage), puisque les données sont plus restrictives dans le cas d’un bâtiment moins longuement protégé du feu. Par exemple, si une partie d’un bâtiment présente un DRF de 45 min et que d’autres parties ont un DRF de 1 h, il faut appliquer les exigences liées au DRF de 45 min qui sont plus contraignantes pour le type de matériaux utilisés.
3- Nombre de façade(s) d’un bâtiment donnant sur rue
Une rue est une voie carrossable pavée d’au moins 6 m de largeur, destinée au public et permettant l’accès du matériel de lutte contre l’incendie (ex. : camion de pompier). Une façade sur rue est une partie du périmètre du bâtiment longée par une rue à moins de 15 m de distance. Par exemple, un bâtiment est considéré comme donnant sur deux rues si au moins 50 % de son périmètre est à moins de 15 m d’une rue. Un bâtiment doit toujours avoir au moins une façade sur rue.
4- Nombre d’étage(s) du bâtiment
Le nombre d’étage(s) du bâtiment doit être connu. En cas d’ambiguïté, il faut se référer aux définitions d’étage et de premier étage du chapitre I, Bâtiment du CCQ.
« Étage : partie d’un bâtiment délimitée par la face supérieure d’un plancher et celle du plancher situé immédiatement au-dessus ou, en son absence, par le plafond au-dessus. » Note : le nombre d’étages d’un bâtiment est calculé à partir de l’étage répondant à la définition de premier étage.
« Premier étage : étage le plus élevé dont le plancher se trouve à au plus 2 m au-dessus du niveau moyen du sol. »
« Niveau moyen du sol : le plus bas des niveaux moyens définitifs du sol, mesuré le long de chaque mur extérieur d’un bâtiment qui doit donner sur une rue conformément à la sous-section 3.2.2. ou à la sous-section 9.10.20. »
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5- Protégé (ou non) par des gicleurs
Un bâtiment protégé par un réseau de gicleurs offre nécessairement une meilleure protection en cas d’incendie qu’un bâtiment qui n’en a pas. Cette donnée influence grandement la classification incombustible ou combustible d’un bâtiment. Si cette information n’est pas connue, l’entrepreneur en plomberie doit se renseigner auprès du responsable du projet.
6- Aire du bâtiment en mètres carrés (m²)
(largeur du bâtiment × longueur du bâtiment = aire du bâtiment)
L’unité de mesure de l’aire à considérer pour l’utilisation du Tableau 1 est le mètre carré. L’aire doit toujours être celle du bâtiment en entier, et ce, même si les travaux ne concernent qu’une partie de celui-ci.
Conversion : 1 pi² = 0,0929 m²
IMPORTANT : il s’agit de la superficie du bâtiment en entier vu du haut (ensemble des toitures, peu importe les niveaux). L’aire totale à considérer n’est pas l’addition de toutes les aires de chacun des étages.
Particularité importante à considérer lors de l’utilisation du Tableau 1
Partie d’un bâtiment considéré comme un bâtiment distinct
Certaines parties d’un même bâtiment peuvent être considérées comme distinctes. Dans ce cas, il faut seulement tenir compte de l’aire du bâtiment distinct où sont effectués les travaux. Il en est de même pour la considération des usages, du nombre d’étages, du DRF, des façades sur rue et de la protection par gicleurs. Un mur coupe-feu ou un garage de stationnement en sous-sol sous certaines conditions (voir fiche la fiche Bonnes pratiques BA-5, Choix de tuyauterie : garage de stationnement considéré comme « bâtiment distinct ») peut faire en sorte que deux parties ou plus d’un même bâtiment puissent être considérées comme distinctes.
Séparation coupe-feu
Lorsqu’un mur coupe-feu sépare deux parties d’un bâtiment, celles-ci peuvent être considérées comme deux bâtiments distincts. Pour ce faire, ce mur coupe-feu doit notamment tenir compte des articles 3.1.10.3. et 3.1.10.4. (en lien avec sa continuité et sa surélévation au-dessus du toit) du chapitre I, Bâtiment et répondre à la définition suivante :
« Mur coupe-feu : type de séparation coupe-feu de construction incombustible qui divise un bâtiment ou sépare des bâtiments contigus afin de s’opposer à la propagation du feu, et qui atteint un degré de résistance au feu exigé par le CNB tout en maintenant sa stabilité structurale lorsqu’elle est exposée au feu pendant le temps correspondant à sa durée de résistance au feu. »
Garage de stationnement souterrain considéré comme un bâtiment distinct
L’architecte peut décider qu’un garage de stationnement en sous-sol soit considéré comme un bâtiment distinct en appliquant les conditions de l’article 3.2.1.2. du chapitre I, Bâtiment. Ces conditions doivent toutes être respectées :
- le garage est en sous-sol;
- le sous-sol est utilisé principalement par le stationnement. Aucun autre usage (par exemple, habitations, commerces ou bureaux) n’est permis; et
- le plancher, le toit du garage et la partie hors terre des murs extérieurs situés immédiatement au-dessus du sous-sol forment une séparation coupe-feu d’au moins 2 h en maçonnerie ou en béton.
Interprétation de la Régie du bâtiment du Québec
Exclusivement aux fins de l’article 3.2.1.2., un garage de stationnement en sous-sol rencontrant les exigences de bâtiment distinct doit être considéré comme s’il était hors terre lors de la détermination de son type de construction, à savoir s’il est requis d’être de construction incombustible ou non. Par exemple, un garage en sous-sol considéré comme « bâtiment distinct » de 4 étages sous terre compte aux fins du Tableau 1, Détermination de l’incombustibilité des bâtiments pour le choix de la tuyauterie de plomberie (et de l’article 3.2.2. du chapitre I, Bâtiment), comme un usage de groupe F-3 de 4 étages. La détermination du type de tuyauterie doit être faite comme s’il s’agissait d’un garage hors terre. Ceci s’applique exclusivement pour déterminer le type de tuyauterie pouvant être installée dans un garage de stationnement en sous-sol considéré comme un bâtiment distinct.
Cette interprétation du chapitre I, Bâtiment ne s’applique qu’aux fins de la sous-section 3.2.2.1. pour déterminer le type de construction, le degré de résistance au feu et la présence de gicleurs selon l’usage et la dimension de chaque bâtiment distinct ainsi formé. Pour plus d’information, veuillez consulter la fiche Bonnes pratiques BA-5, Choix de tuyauterie : garage de stationnement considéré comme « bâtiment distinct ».
Tableau 1 – Détermination de l’incombustibilité des bâtiments pour le choix de la tuyauterie en plomberie
Le Tableau 1 permet de déterminer le type de tuyauterie pouvant être installé dans un bâtiment, selon le type de construction exigé par le chapitre I, Bâtiment. Conformément à l’article 3.1.5.19. 1), seule la tuyauterie ayant un IPF d’au plus 25 peut être installée dans un bâtiment de construction incombustible, et seule la tuyauterie ayant un IPF d’au plus 25 et un IDF d’au plus 50 peut être installée dans un BGH. L’ABS, par exemple, ne respectant aucun de ces indices, peut être installé exclusivement dans un bâtiment de construction combustible.
Ce tableau est disponible en version PDF.
Note : voir le Tableau 2 pour connaître les IPF et IDF des différents types de tuyauteries combustibles disponibles sur le marché.

Tableau 1 a) – Référence aux articles du Tableau 1.
Ce tableau est un complément au Tableau 1. Il permet d’identifier rapidement les articles du chapitre I, Bâtiment, et du Code national du bâtiment – Canada 2015 (modifié) ayant servis à l’élaboration du Tableau 1.

Interprétation des résultats du Tableau 1
Après avoir fait correspondre les données du bâtiment dans le Tableau 1, il est possible de déterminer le type de tuyauterie autorisé dans un bâtiment. Conformément aux exigences de l’article 3.1.5.19. 1), il est important de connaître l’IPF et l’IDF d’une tuyauterie pour savoir si elle est permise dans le bâtiment. Les fabricants des tuyauteries combustibles fournissent ces indices dans leur documentation technique. Il est important de la consulter pour s’assurer que la tuyauterie est conforme aux exigences du chapitre I, Bâtiment.
Voici un tableau non exhaustif regroupant les tuyauteries combustibles les plus couramment utilisées en plomberie ainsi que leurs IPF et IDF.
ATTENTION : certains fabricants proposent un calorifuge pour recouvrir leur tuyauterie et surtout, pour atteindre les IPF et IDF requis par le code. Il existe également des peintures à enduire sur la tuyauterie ayant la même application. Le chapitre I, Bâtiment ne tient pas compte de l’ajout d’un revêtement (calorifuge, peinture, etc.) sur la tuyauterie. Les IPF et IDF doivent être atteints par la tuyauterie elle-même, qu’elle soit recouverte ou non d’un revêtement augmentant sa résistance au feu.
Tableau 2 – IPF et IDF des tuyauteries combustibles courantes
Type de tuyauterie |
Indice de propagation de la flamme (IPF)* |
Indice de dégagement des fumées (IDF) * |
ABS – DWV (Acrylonitrile butadiène – styrène) |
+ que 25 |
+ que 50 |
CPVC (Polychlorure de vinyle chloré) |
25 et - |
50 et - |
PE (Polyéthylène) |
+ que 25 |
+ que 50 |
Polyoléfine |
+ que 25 |
+ que 50 |
PP (Polypropylène) |
+ que 25 |
+ que 50 |
PVC – DWV (Standard) (Polychlorure de vinyle) |
25 et - |
+ que 50 |
PVC (avec indices 25/50) |
25 et - |
50 et - |
PEX** (Polyéthylène réticulé) |
25 et - |
50 et - |
* Les IPF et IDF doivent avoir été déterminés selon la norme CAN/ULC-S102.2, Caractéristiques de combustion superficielle des revêtements de sol et des divers matériaux et assemblages.
** Valider les diamètres de plus d’un pouce auprès du fabricant puisque certaines tuyauteries de ce matériau ne respecteraient pas ces deux indices.
Le Tableau 2 permet de constater que l’ABS ayant un IPF de plus de 25 ne satisfait pas à l’exigence spécifiant qu’une tuyauterie combustible est permise dans un bâtiment incombustible si son IPF est de 25 ou moins. Pour ce qui est des autres tuyauteries combustibles, il faut toujours se référer à leur IPF pour savoir si elles peuvent être installées dans un bâtiment. Dans le cas d’un BGH visé par l’article 3.2.6.1. 1), l’IDF de la tuyauterie doit également être pris en compte et avoir un indice de 50 ou moins afin de pouvoir l’installer.
Organigramme récapitulatif
Cet organigramme récapitulatif présente la démarche qu’un entrepreneur en plomberie doit suivre :

Particularités applicables à certains emplacements où la tuyauterie peut être installée
Dans un vide technique vertical (pipe shaft)
Même si le chapitre I, Bâtiment permet qu’une tuyauterie ayant un IPF d’au plus 25 (comme le PVC) puisse être installée dans un bâtiment de construction incombustible, l’article 3.1.9.5. 4) du chapitre I, Bâtiment interdit toutefois qu’une tuyauterie d’évacuation ou de ventilation combustible soit logée dans un vide technique vertical. Cette restriction s’applique aussi dans le cas des petits bâtiments, voir l’article 9.10.9.7. 5); ici un vide technique vertical est communément appelé gaine verticale.
« 3.1.9.5. 4)
Une tuyauterie combustible d’évacuation et de ventilation peut pénétrer dans une séparation coupe-feu pour laquelle un degré de résistance au feu est exigé ou la traverser, ou traverser une paroi faisant partie intégrante d’une construction pour laquelle un degré de résistance au feu est exigé, à condition :
a) a) que le joint autour de cette tuyauterie soit obturé par un coupe-feu qui obtient une cote F au moins égale au degré de résistance au feu exigé pour la séparation coupe-feu, lorsqu’il est soumis à l’essai de la norme CAN/ULC-S115, Essais de résistance au feu des dispositifs coupe-feu, avec une pression manométrique du côté exposé d’au moins 50 Pa de plus que celle du côté non exposé; et
b) que la tuyauterie ne soit pas logée dans un vide technique vertical. »
« 3.1.9.5. 6)
La tuyauterie combustible d’un aspirateur central peut pénétrer dans une séparation coupe-feu, à condition que l’installation soit conforme aux exigences applicables à la tuyauterie combustible d’évacuation et de ventilation du paragraphe 4). »
En cas d’incendie, rien ne peut empêcher les flammes et la fumée d’une tuyauterie combustible de se propager aux étages supérieurs. La tuyauterie combustible d’évacuation et de ventilation doit donc obligatoirement traverser des planchers. Ces derniers servent à compartimenter le bâtiment. S’il est impossible de faire passer cette tuyauterie d’évacuation ou de ventilation ailleurs que dans un vide technique vertical, elle doit être faite d’un matériau incombustible (ex. : fonte).
Pour ce qui est de la tuyauterie d’alimentation en eau potable, le chapitre I, Bâtiment n’en réglemente pas le passage dans ces vides techniques verticaux. Il est donc permis qu’une tuyauterie combustible de distribution d’eau y soit logée sans restriction.
Voir la fiche Bonnes pratiques PL-5, Incombustibilité des bâtiments- Emplacements particuliers ayant des exigences restreintes pour le passage de la tuyauterie de plomberie.
Dans un vide technique horizontal servant de plénum
Dans un bâtiment, l’espace situé entre le plafond et le plancher de l’étage supérieur ou le toit constitue un espace privilégié pour faire passer la tuyauterie. Les termes « vide technique horizontal » et « vide de faux plafond » sont utilisés dans le chapitre I, Bâtiment pour désigner cet espace.
Ce dernier sert aussi à acheminer l’air de retour des systèmes de ventilation, sans l’utilisation de conduits. On parle alors de vide technique horizontal utilisé comme plénum de retour d’air.
Le chapitre I, Bâtiment n’autorise pas tous les types de matériaux dans un vide technique horizontal servant de plénum. L’article 3.6.4.3. 1)a) précise que « [...] tous les matériaux à l’intérieur de ce vide ont un indice de propagation de la flamme d’au plus 25 et un indice de dégagement des fumées d’au plus 50 [...]. »
La règle permettant à la tuyauterie de passer dans un plénum est la même que celle des BGH. Cette restriction s’explique simplement : le plénum risque d’acheminer le feu et la fumée vers d’autres espaces du bâtiment. C’est pourquoi seuls les matériaux combustibles qui représentent un risque négligeable en cas d’incendie peuvent y être installés. Au Tableau 2, seuls le PEX, le CPVC et le PVC (avec indices 25/50) satisfont à ces exigences.
Voir les chroniques Question-Réponse, Vide de faux plafond et matériaux combustibles, publiée en septembre 2012, et Matériaux et vides de faux plafond, publiée en février 2013 dans la revue IMB.
Tuyauterie d’évacuation et de ventilation située dans un vide technique vertical

Exemples d’application du Tableau 1
Voici des cas types de projets que peuvent rencontrer les entrepreneurs en plomberie.
Cas 1 – Bâtiment d’habitation
Un entrepreneur en plomberie doit remplacer la tuyauterie d’évacuation en fonte d’un bâtiment d’habitations de quatre logements. Pour minimiser les coûts, le propriétaire demande à l’entrepreneur d’installer de la tuyauterie en ABS. Est-ce permis?
Données du bâtiment :
- Bâtiment de 90 pi × 98 pi = 8820 pi2 × 0,0929 (conversion) = 819 m2
- Bâtiment de type habitation (catégorie C)
- Bâtiment non protégé par des gicleurs
- 2 étages
- 1 façade sur la rue
- DRF inconnu
Avec ces données, l’entrepreneur peut vérifier dans le Tableau 1 s’il peut installer de la tuyauterie en ABS dans ce bâtiment. Puisqu’il s’agit d’un bâtiment de catégorie C - Habitations, il faut prendre cette ligne dans le tableau.

Pour un DRF inconnu, il faut prendre la ligne la plus haute qui représente le DRF le moins élevé, soit Éléments porteurs et mezzanines DRF 45 min, 1 façade sur rue, 2 étages et aucune protection par gicleurs (colonnes de couleur bleu ciel). L’aire maximale à laquelle le bâtiment peut être combustible (c’est-à-dire qu’il est possible d’y installer de la tuyauterie sans restriction, donc de l’ABS) est de 900 m2. Au-delà, il doit être incombustible. Le bâtiment a une superficie de 819 m2, l’entrepreneur peut y installer de l’ABS puisque l’aire ne dépasse pas 900 m2.
RÉPONSE : la tuyauterie en ABS est autorisée.
Cas 2 – Résidence privée pour aînés (RPA)
Un entrepreneur en plomberie produit une soumission pour installer de la tuyauterie d’évacuation dans une résidence privée pour aînés (RPA) qui héberge plus de 50 personnes. Il désire installer des tuyaux en ABS pour offrir un prix compétitif. Est-ce permis dans ce bâtiment?
Données du bâtiment :
- Bâtiment de 165 pi × 135 pi = 22 275 pi2 = 2069 m2
- Bâtiment d’usage B-3 - Établissements de soins : celui-ci n’entre pas dans la catégorie « type unifamilial » en raison du nombre de personnes
- Bâtiment protégé par des gicleurs
- 3 étages
- 2 façades sur la rue
- DRF : éléments porteurs et mezzanines : 1 h
Le bâtiment n’est pas une RPA de type unifamilial puisqu’il abrite plus de 16 personnes. Il faut prendre la ligne Éléments porteurs et mezzanines DRF 45 min de l’usage B-3.

L’incombustibilité est obligatoire sur 3 étages de ce type de bâtiment. L’ABS ne convient donc pas, puisqu’il ne présente pas l’IPF requis (voir Tableau 2) pour un bâtiment incombustible. Selon l’article 3.2.6.1., ce bâtiment d’usage B-3 n’est pas considéré comme un BGH. L’entrepreneur peut utiliser une tuyauterie de type PVC standard.
RÉPONSE : la tuyauterie en ABS est interdite. La tuyauterie en PVC standard est permise.
Cas 3 – Reconversion d’un bâtiment existant en plusieurs usages différents
Un entrepreneur en plomberie doit installer la tuyauterie d’évacuation dans un bâtiment reconverti. Cet ancien entrepôt en bois regroupera une clinique dentaire, un nettoyeur à sec et un café-bistro. Est-ce possible d’installer de la tuyauterie en ABS?
Données du bâtiment :
- Bâtiment d’une aire de 675 m2
- Plusieurs usages principaux :
groupe D – Établissements d’affaires (clinique dentaire),
groupe F-1 – Établissements industriels à risques très élevés (nettoyeur à sec), et
groupe A-2 – Établissements de réunion (café-bistro)
- 1 seul étage (avec sous-sol ne comptant pas pour un étage selon le chapitre I, Bâtiment)
- 2 façades sur rue
- Sans gicleur
- DRF inconnu
Puisque le bâtiment compte plus d’un usage, il faut faire l’exercice pour chaque usage comme s’il constituait le bâtiment en entier.
1re étape : Clinique dentaire – Usage de groupe D – Établissements d’affaires

Puisque le DRF est inconnu, il faut opter pour la valeur la plus restrictive, donc Éléments porteurs et mezzanines DRF 45 min. Pour deux façades et un étage, l’aire maximale où l’ABS est permis est de 1250 m2. L’aire du bâtiment est de 675 m2. En considérant seulement l’usage du groupe D, l’ABS pourrait être permis.
2e étape : Nettoyeur à sec – Usage de groupe F-1 – Établissements industriels à risques très élevés (en raison de l’utilisation de solvants et de produits inflammables)

Puisque le DRF est inconnu, il faut opter pour la valeur la plus restrictive, donc « Ø DRF ». Pour deux façades et un étage, l’aire maximale où l’ABS est permis est de 800 m2. L’aire du bâtiment est de 675 m2. En considérant seulement l’usage du groupe F-1, l’ABS pourrait être permis.
3e étape : Restaurant (café-bistro) – Usage de groupe A-2 – Établissements de réunion

Puisque le DRF est inconnu, il faut opter pour la valeur la plus restrictive, donc « Ø DRF ». Pour 2 façades sur rue, l’aire maximale où l’ABS est permis est de 500 m2. La note 3 ne s’applique pas puisqu’il y a un sous-sol sous le premier étage. L’aire du bâtiment est de 675 m2. En considérant seulement l’usage du groupe A-2, l’aire du bâtiment excède la valeur du tableau. L’ABS n’est donc pas permis dans ce cas.
RÉPONSE : l’exercice conclut que l’usage du café-bistro est le plus restrictif. Le bâtiment ne peut donc pas contenir de tuyauterie en ABS. Puisqu’il n’est pas un BGH (selon l’article 3.2.6.1.), l’entrepreneur doit opter pour une tuyauterie respectant un IPF d’au plus 25, comme le PVC standard.
Note 3 : même si le bâtiment a été construit comme un bâtiment combustible de groupe F-3, la reconversion du bâtiment en usage A-2 fait en sorte que la tuyauterie doit désormais tenir compte de l’article 3.1.5.19., comme si le bâtiment était incombustible. Cette règle s’applique même s’il s’agit d’un bâtiment en bois.
Cas 4 – Bâtiment d’habitation de grande hauteur (BGH)
Un entrepreneur en plomberie produit une soumission pour installer la plomberie d’une nouvelle tour d’habitation. Le bâtiment compte 15 étages et regroupe 45 condominiums. Sa superficie, entièrement à usage résidentiel, est de 3500 pi2. Pour réduire les coûts, l’entrepreneur est invité à installer une tuyauterie en ABS ou en PVC. Laquelle choisir?
Données du bâtiment :
- Bâtiment d’une aire de 3500 pi2 = 325 m2
- Bâtiment de type entièrement résidentiel (catégorie C)
- L’architecte confirme par écrit un DRF d’une heure pour les murs, le toit, les éléments porteurs et les mezzanines
- 2 façades sur rue
- 15 étages
- Protégé par des gicleurs

Dans le Tableau 1, prendre la ligne de la catégorie C – Habitations. Pour un bâtiment présentant une aire de 325 m2, 2 façades sur rue, protégé par des gicleurs, un DRF de 1 h et 15 étages, le tableau indique que l’incombustibilité est obligatoire à partir de 6 étages de ce bâtiment. L’ABS est interdit. Ce bâtiment présente une hauteur de plus de 18 m entre le plancher le plus élevé et le niveau moyen du sol. Il s’agit d’un BGH. Il est donc visé par la sous-section 3.2.6.1. 1)d). La tuyauterie qui y sera installée doit non seulement avoir un IPF d’au plus 25, mais aussi un IDF d’au plus 50.
RÉPONSE : le Tableau 2 - Exemples de matériaux de tuyauterie est utile pour déterminer la tuyauterie permise par le chapitre I, Bâtiment. Puisque le PVC standard a un IDF de plus que 50, il ne répond pas aux exigences de l’article 3.1.5.19. 1)b) du chapitre I, Bâtiment. L’entrepreneur peut toutefois opter pour de la tuyauterie en PVC (avec indices 25/50) qui présente un IDF d’au plus 50. Autre possibilité : une tuyauterie incombustible comme la fonte.
Note : Cette fiche technique ne remplace pas le Code de construction du Québec. Elle vise uniquement à regrouper certaines dispositions et à faciliter leur compréhension.